vendredi 5 février 2021

Un peu d'aide pour Amira + Toute l'histoire

Bonjour à tous,

En 2020, ma jument Amira s'est blessée au pré, et il en résulté pour moi une période d'inactivité car elle a demandé des soins constants pendant presque 3 mois, sans compter les frais vétérinaires et le fait que aujourd'hui, si j'ai pu la sauver, elle a besoin d'un environnement adapté à son handicap.
Pour ceux qui veulent avoir les détails de ce qu'il s'est passé, c'est en bas de post!


Ma meilleure solution à l'heure actuelle est de l'installer chez moi, j'ai la chance d'avoir un pré adapté à disposition mais il n'est pas équipé. Je vais devoir investir dans un abri, des dalles stabilisantes, des barrières et encore pleins d'autres choses nécessaire à l'installation d'un cheval dans les meilleures conditions.

Pour cela j'ai créé deux petites choses, à vendre, pour m'aider à financer l'opération. Il y a une carte postale pour les petits budgets et un médaillon pour les budgets moyens. Il est bien sûr possible d'acheter les deux. Dans tout les cas, je vous remercie!


LA CARTE

Prix: 4e (pour 1 carte & 1 enveloppe) + les frais de port

Pour Commander

Contact: ColdRuru@gmail.com

LE MEDAILLON


Coulé en: Résine Polyuréthane
Une petite sculpture à peindre selon vos envies!

Prix: 25e + frais de port

Pour Commander
Contact: ColdRuru@gmail.com

 Sculpture originale

Exemplaire casté


*

Tout a commencé avec un maréchal incompétent, qui est venu ferrer ma jument et qui le jour où ça a été fait m'a dit que "j'avais trop tardé, que le pied était trop court et que ça allait être dur de ferrer".
Un mois plus tard, le sabot est long, je le rappelle pour qu'il vienne refaire une ferrure. Le jour où je vais chercher la jument pour le nouveau ferrage, je la retrouve déferrée et boiteuse dans son pré. Elle saigne au niveau de la fourchette.
Le maréchal regarde à peine, dit que c'est ma faute car "j'ai attendu trop longtemps pour changer les fers, que le sabot est trop long". Il se couvre en disant qu'elle a dû se fouler la jambe et repart vite fait. Problème: un sabot n'est pas supposé ressembler à ça après 1 mois de ferrure, donc clairement, pour moi la faute lui revient, mais bref.
Le week end passe, la jument est sur 3 jambes et j'appelle les vétérinaires, vu qu'on peut pas compter sur le maréchal ferrant.

La véto arrive, cherche et trouve un abcès, elle creuse pour le dégager.
Au bout d'une semaine, l'abcès n'a pas l'air de passer, il a percé en glome en plus de la fourchette, une première série de radios est effectuée mais elles ne révèlent rien (ni corps étranger, ni infection interne). C'est positif, donc on se dit juste que c'est un peu long.

Les vétos (au final ils seront deux à se relayer sur mon cas), prennent contact avec la clinique d'Aix en Provence et un vétérinaire spécialisé équin pour se faire aider, ils décident alors de creuser plus le pied et trouvent un gros morceau de bois fiché loin dans les chairs, qui fait le lien entre les 2 abcès, il est retiré et tout le monde pense que la jument ira mieux.
 
 
Comment il est arrivé là? Mystère. La théorie la plus probable c'est qu'elle s'est blessée sur le poinçon du fer et que le bout de bois est entré par la plaie.

Au bout d'encore une semaine, la jument ne pose toujours pas correctement le pied, le trou suppure encore malgré les antibiotiques, on fait venir un 2e maréchal ferrant qui refuse également d'intervenir, puis un 3e qui taille le pied plus drastiquement que les vétérinaires. Une série de radios est refaite.
Les radios révèlent une infection de la bourse et que l'os naviculaire est désormais rongé par l'infection. La clinique d'Aix décrète directement qu'il n'y a plus grand chose à faire pour le cheval.

Sauf que, au vu du fait que la jument ne fait pas de fourbure (malgré le risque au vu de la pression mise sur l'autre pied - ça fait 3 semaines qu'elle est sur 3 jambes), qu'elle a un appétit et une forme d'enfer depuis le début, mes vétérinaires refusent de laisser tomber.
On a la chance qu'elle continue à se coucher régulièrement pour se soulager aussi.
 
 
On décide qu'il faut la ramener quelque part où les soins seront plus aisés, car jusque là les radios ont été réalisées avec un groupe électrogène et le chemin d'accès est difficile, d'ailleurs il n'est pas praticable en van et le défi est d'arriver à faire descendre les 800m problématiques à la jument... à pied.

On commence donc un traitement agressif pour enrayer l'infection (1 chance sur 1000 sans chirurgie pour aller nettoyer la zone, inaccessible sans ouvrir le sabot) et lui rendre un peu de mobilité.
Entre temps, j'entame les démarches pour partir à équitom (en Belgique), et je me heurte à un fait: il n'y a pas d'ambulances pour chevaux, dans le sens où il faudrait un van médicalisé, aménagé pour aider un cheval blessé à transporter et que tout les services d'ambulances sont juste des vans classiques, dispo h24 en urgence.

Voici la jument, qui boite mais se déplace sans trop de difficulté, au terme du traitement mis en place par mes vétérinaires.
Cela représentera en tout, un mois et demi où j'ai été m'occuper de la jument tout les jours, parfois matin et soir pour administrer les médicaments et refaire le bandage.
 

Entre temps, je trouve la seule personne en France, qui propose ce que je cherche: un van avec pallant et possibilité d'aider le cheval à voyager dans un harnais.
L'entreprise s'appelle Horse Emergency, elle est très peu référencée car la fille étant seule, elle a du mal à répondre à la demande.
A priori, la transporteuse est d'accord pour qu'on aille à équitom, mais préférerais qu'on s'arrête à Lyon car c'est une bonne clinique, beaucoup moins loin, et qui peut sans doute faire l'opération et surtout des IRM qui aideront à y voir plus clair.

On arrive à faire descendre la jument - 800 mètres en 40min, au passage, pour un cheval blessé elle arrive en bas en pleine forme, je l'ai même vue piquer un galop une fois en bas.


Le lendemain, séance d'essayage du harnais avant embarquement. Elle embarque sans trop de difficulté, même si le van médicalisé la perturbe un peu.

Le trajet se passe très bien, la jument comprends parfaitement comment se servir du harnais pour se soulager, bois et mange tout le long du trajet et arrive à Lyon après 8h de route sans un pet de sueur et en pleine forme.
Le lendemain, la clinéquine de Lyon fait donc les IRM et le verdict tombe: c'est le pire cas de clou de rue qu'ils ont jamais vu.
Je vous copie/colle leurs conclusions:

1. Une bursite naviculaire septique chronique
2. Une ostéite septique de l’os naviculaire avec d’extensives lésions ostéolytiques dans sa partie palmaire
3. Une fracture pathologique parasagittale latérale de l’os naviculaire
4. Une extensive tendinite septique du TFPD avec rupture partielle de ce tendon en région sésamoïdienne
5. Une probable arthrite septique de l’AIPD, avec suspicion de lésion focale débutante dans l’os sous-chondral de la surface articulaire distale de P2
6. Une subluxation avec instabilité de l’AIPD secondaire à la rupture pathologique du TFPD
7. Une desmopathie marquée du LCM de l’AIPD
8. Un oedème osseux sévère de P2 et P3, possible indication d’osteomyélite multifocale


et donc ils me disent que j'ai 2 options: l'amputation ou l'euthanasie.
Sauf que j'ai un problème (ma véto a le même quand je lui annonce): pour un truc aussi grave, comment se fait-il que le cheval aille si bien?
Ma vétérinaire insiste pour qu'ils me montrent les images IRM, ce qui est fait avec condescendance.

On savait dès le départ que c'était grave et que les chances de la jument étaient maigres, mais, dès le début, on s'est tous basé sur son attitude à elle et non sur le clinique pur.

Autant dire qu'à Lyon c'est un vrai casse-tête, personne ne répond clairement à mes questions, je n'arrive pas à voir le chirurgien entre 4 yeux, ils mettent la jument sous des doses énormes d'antidouleur en palliatif car "je traîne" à décider l'euthanasie et je "fais souffrir le cheval inutilement".

Mais surtout: jamais ils ne lui refont son bandage, alors qu'on avait gardé le pied propre et sain pendant des semaines dedans, pour éviter une infection supplémentaire qui viendrait de l'extérieur... et ils arrêtent totalement tout traitement antibiotique, car selon eux "ça ne sert à rien".

Amira (Sweetie pour les intimes) - Page 36 Empty

J'appelle une amie proche, car j'ai besoin de son aide pour choisir l'euthanasie, et elle me rejoint à Lyon. On passe une journée entière dans le box avec la jument, mais finalement on en arrive à la même conclusion: cheval vif, en pleine forme à part son problème au pied, qui mange et qui a même pas perdu d'état... comment le condamner? Surtout face à des gens qui ont même pas la décence de répondre aux questions, qui viennent pas te voir, qui t'appellent en masqué ou te répondent en 3 mots qu'ils peuvent parler à ton vétérinaire vu que toi, propriétaire qui doit prendre une décision dans le flou, tu as l'air trop con pour comprendre. Ils refusent d'admettre que le cheval va bien, selon eux c'est parce que "certaines races sont plus résistantes".

Bref, après beaucoup de conversations réfléchies et de doutes, on décide tous (moi, mon amie, ma vétérinaire, la transporteuse) qu'il serait mieux de l'emmener à équitom, car eux ont l'air vachement plus motivés pour sauver le cheval.

Le départ de Lyon est glacial, on se fait traiter comme de la merde par la secrétaire, le chirurgien ne répond pas au téléphone et ne vient pas nous signer les papiers de sortie, tout les internes ont disparu (et personne ne vient nous aider à embarquer). Le papier qu'ils nous impriment de mauvaise grâce précise qu'on emmène le cheval contre avis médical.

Je vous montre des photos de mon cheval à l'article de la mort, emmené en grande souffrance de Lyon:

Bref, après de longues longues heures de route supplémentaires, qui se passent très bien, nous arrivons à équitom. La jument une fois le van arrêté, tape pour descendre, preuve qu'on clairement failli la tuer en lui imposant cette route supplémentaire.

Donc déjà, à équitom la première chose qu'ils font: une prise de sang pour vérifier si l'infection est encore là ou pas. Réponse: ils sont presque sûrs à 100% qu'elle est partie.
Ensuite, ils refont des radios de contrôle et me proposent un scan révolutionnaire, qui va tirer des images en 3D et permettre de confirmer la disparition de l'infection et mieux comprendre les dégâts internes dans le pied.

Suite à ce scan, on me montre les images avec des explications:
-l'os naviculaire s'est effectivement fracturé sous le poid du cheval, vu qu'il a été fragilisé par l'infection (et qu'une partie est rongée, partie) mais ce type de fracture, se présente parfois de naissance chez certains poulains. Donc c'est juste devenu pathologique, et ça va calcifier.
-le tendon fléchisseur profond n'a pas totalement lâché, car sinon le mouvement de la subluxation aurait pas été le même, donc même s'il est fragilisé, pareillement il faut lui donner le temps de cicatriser.
-la subluxation est définitive et va entraîner une boiterie à vie, même si normalement ça se résorbe un peu avec le temps, mais avec un ferrage adapté, le cheval peut retrouver un confort de vie suffisant.
-il existe des anti-douleur et des compléments alimentaires qui ne sont pas dangereux pour l'estomac du cheval, et qui, donnés en cure vont pouvoir l'aider à se remettre.
-l'infection est partie, mes vétérinaires ont réussi un exploit, il n'y a donc pas besoin d'ouvrir le sabot et de cureter la zone, de ce fait on ne va pas risquer de remettre le cheval en souffrance.


Donc ils me proposent un traitement laser et une ferrure orthopédique.
Je vous montre la jument qui marche, suite à ce traitement et au ferrage:



Malheureusement il n'y a quasi aucune chance qu'elle soit remontable un jour, mais elle va pouvoir finir sa vie dans un pré à faire la tondeuse à gazon. Mais son pronostic vital n'est plus engagé.

Et maintenant?
Et bien cela fait plusieurs mois qu'elle est en convalescence au box, on peut malheureusement pas prendre le risque qu'elle se fasse mal pendant la cicatrisation.
Elle a une ferrure adaptée et marche aussi bien que son handicap lui permet et j'attends avec impatience de pouvoir la ramener chez moi pour la chouchouter!



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